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Chocopop's world!

6 décembre 2006

Grenadine et tartines au beurre-confiture.

Margot mordillait son crayon de couleur, comme lorsqu'elle réfléchissait.
Sauf que ce jour là, à ce moment précis, elle ne pensait pas à ce qu'elle allait dessiner ou encore écrire. Non, elle avait juste envie de grignoter le bout de bois qu'elle avait entre les mains.

Son visage était tendu, ses petites joues gonflées d'air et ses yeux fixaient sans bouger un point inexistant. La pendule de la cuisine sonna seize heures.
Brusquement, elle lâcha le crayon et frappa dans ses mains, joyeusement, comme si elle avait trouvé l'idée du siècle. L'enfant se tourna vers moi en souriant.

"C'est l'heure de goûter!
- Oui. Tu as faim?
- Non, mais je voudrais...

Elle plissa les yeux.

"Boire de la grenadine et manger une tartine au beurre-confiture de fraise", termina-t-elle en éclatant de rire.

Sans me laisser le temps de répondre, elle se leva du banc et me tira par le bras pour m'emmener dans la cuisine.

"Margot, je ne suis pas sûre d'avoir de la confiture...
- Oh..."

Elle n'ajouta rien mais une ombre contrariée ferma son visage. Elle laissa sa main retomber mollement sur sa hanche.
Je me baissais pour lui faire face et arrangeais ses cheveux fins, tout emmêlés.

"Je vais chercher, tu es d'accord?
- Oui oui oui!!!"

Avec un soupir qu'elle n'entendit pas, je descendis à la cave en frissonnant. Je détestais cet endroit. Il était plein d'étagères recouvertes de toiles d'araignée et d'ustensiles pour la plupart inutiles.
Néanmoins, je finis par trouver ce que je chercher ; le pot était collant, gris de poussière, mais je pensais que cela devrait faire l'affaire.

Une fois remontée, je rejoignis Margot. Elle me sauta dans les bras, heureuse.

"Merciiii!
- Bah, si tu avais aimé les araignées, je t'aurais prise avec moi pour une expédition... mais bon, voilà tout de même en souvenirs, dis-je en lui tendant le pot, mais je ne sais pas si c'est encore bon."

Pour toute réponse, elle me sourit. Je la laissais descendre. Elle alla chercher le sirop de grenadine dans le coffre en bois de maman, puis elle en versa dans un grand verre tandis que je beurrais deux tranches de pain.

Par la suite, nous avions eu un fou rire... impossible d'ouvrir le couvercle du pot! Pour finir, j'avais utilisé une grosse pince. Très vite, une odeur acide se dégagea du pot. Je fronçais le nez.

"Je ne crois pas que ce soit très bon à manger...
- 'pas grave, objecta-t-elle, ça peut pas faire de mal!"

Sidérée, je la regardais étaler la matière visqueuse presque rouge sang sans hésitation, puis croquer dans la tartine à pleine dent. La bouche encore pleine, elle sourit à nouveau.

"Ch'est bon! Goutte!
- Sans façon Margot, je te laisse l'indigestion!"

Mais proteste que je proteste, elle m'enfonça quand même un bout dans la bouche.

Mes premières réticences passées, je commençais à apprécier le goût de fraise acide mélangée au pain et au berre.

L'air satisfait, Margot me regardait manger.
Elle finit son verre puis retourna s'asseoir. Elle porta son crayon à ses lèvres et commença à réfléchir.

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6 décembre 2006

Fleurs d'Encre

A l'heure où les enfants goûtent, dans la grande pièce aux rideaux qui filtraient les rayons du soleil,
Lily
écrivait. Ses longs cheveux noirs encadraient son visage et la lumière tamisée rendait sa peau couleur miel.

Avec
sa vieille plume et son encrier ancien, elle traçait des courbes végétales, des tiges et des bourgeons,
Ain
si que quelques racines afin d'éviter que les fleurs ne s'envolent. Il y avait aussi de gentils bourdons.

Autours d'elle, tout semblait calme. Les bruits de la ville restaient en ville, ceux de la nuit dans le noir.
L
e CD de Air tournait, impassible, comme tous les vendredi après midi dans le vieux poste radio.

Au dehors, on entendait par moments les rires des bambins et le chant des oiseaux, celui de l'espoir.
Lily souriait. Les plantes dans la pièce ouvraient grand leur feuilles, profitant de l'instant présent. Beau.

Dans la sa
lle, plein de papier diverses étaient empilés, les bouteilles d'encre de chine posées au sol.
Cela créeait une impression d'armonie presque irréelle. Les yeux fermés, la fille imaginait des tounesols.

S
es lèvres entrouvertes était belles, lorsqu'elle les posait sur sa feuilles, frôlant ses fleurs.
Les pét
ales d'encre la saluait, à leur manière, en déposant sur sa bouche le parfum du liquide et sa saveur.

Lil
y, Lily... elle-même fille de ryzhome, elle s'ennivrait de l'odeur de sa vie. Les liqueurs de Printemps,
Et
celles d'Automne, étaient les plus belles choses que ses flacons lui confiaient. C'était une enfant.

A l'heure où les enfants goûtaient, dans la grande pièce aux rideaux qui filtrent les rayons du soleil,
Lily
écrit toujours. Ses longs cheveux noirs encadrent son visage et la lumière tamisée rend sa peau couleur miel.

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